La Physique quantique


De gauche à droite Werner Heisenberg et Niels Bohr, deux des pères fondateurs de la mécanique quantique, la théorie expliquant la physique quantique. © AIP Niels Bohr Library

De gauche Ă  droite Werner Heisenberg et Niels Bohr, deux des pères fondateurs de la mĂ©canique quantique, la thĂ©orie expliquant la physique quantique. © AIP Niels Bohr Library 

La physique quantique recouvre l’ensemble des domaines de la physique oĂą l’utilisation des lois de la mĂ©canique quantique est une nĂ©cessitĂ© pour comprendre les phĂ©nomènes en jeux. La mĂ©canique quantique est la thĂ©orie fondamentale des particules de matière constituant les objets de l’univers et des champs de force animant ces objets.

Un cadre de lois physiques de l’infiniment petit Ă  l’infiniment grand

CombinĂ©e avec la relativitĂ© restreinte, la mĂ©canique quantique a en effet permis de construire le modèle standard des particules Ă©lĂ©mentaires Ă  partir de ce qu’on appelle la thĂ©orie quantique des champs. On tente d’unifier les lois de la mĂ©canique quantique avec la relativitĂ© gĂ©nĂ©rale. La thĂ©orie de la gravitation quantique est encore en chantier, mais les deux tentatives les plus prometteuses sont la thĂ©orie des supercordes et la thĂ©orie de la gravitation quantique Ă  boucles. Elles permettent de faire de la cosmologie quantique qui, lĂ  aussi, est encore en cours de dĂ©veloppement. Contrairement au modèle standard solidement confirmĂ© par des expĂ©riences comme celles de la dĂ©couverte des bosons W et du boson de Brout-Englert-Higgs, il n’existe pour le moment aucune preuve Ă  l’appui des thĂ©ories de gravitation quantique.

On voit ici deux des plus célèbres équations gouvernant le monde quantique. C'est l'équation de Schrödinger (en haut), célèbre en mécanique quantique, avec en dessous l'une des inégalités de Heisenberg. L'image de fond est celle de particules spiralant dans une chambre à bulles plongée dans un champ magnétique. En bas à droite, un diagramme de Feynman illustre la désintégration bêta d'un neutron (n) en proton (p). © www.wallchan.com

On voit ici deux des plus cĂ©lèbres Ă©quations gouvernant le monde quantique. C’est l’Ă©quation de Schrödinger (en haut), cĂ©lèbre en mĂ©canique quantique, avec en dessous l’une des inĂ©galitĂ©s de Heisenberg. L’image de fond est celle de particules spiralant dans une chambre Ă  bulles plongĂ©e dans un champ magnĂ©tique. En bas Ă  droite, un diagramme de Feynman illustre la dĂ©sintĂ©gration bĂŞta d’un neutron (n) en proton (p). © www.wallchan.com 

La thĂ©orie derrière la physique quantique est hautement mathĂ©matique et très subtile du point de vue des concepts. Il existe d’ailleurs un large spectre d’interprĂ©tations physiques de la mĂ©canique quantique au-delĂ  de l’interprĂ©tation orthodoxe dite de Copenhague. La mĂ©canique quantique donne une description Ă©tonnante et peu intuitive des particules, Ă©lectrons ou photons par exemple, qui d’une certaine façon sont aussi des ondes, et qui peuvent se retrouver simultanĂ©ment en deux endroits, ou traverser des obstacles que l’on penserait infranchissables (effet tunnel).

Au cĹ“ur de la physique quantique se trouvent les mystĂ©rieuses amplitudes de probabilitĂ© pour tous les processus physiques. Les valeurs des grandeurs physiques y sont alors gouvernĂ©es par des lois de probabilitĂ© lors d’une mesure. Les amplitudes de probabilitĂ© prĂ©sentent des phĂ©nomènes d’interfĂ©rence, de diffraction et d’autres s’apparentant aux ondes stationnaires sur des cordes vibrantes ou dans des cavitĂ©s rĂ©sonnantes. Elles conduisent Ă  la quantification de l’Ă©nergie dans beaucoup de systèmes physiques, Ă  commencer par les atomes et le champ Ă©lectromagnĂ©tique. Elles limitent l’interprĂ©tation des phĂ©nomènes en matière d’ondes ou de particules classiques. Les inĂ©galitĂ©s de Heisenberg, par exemple, ne permettent pas d’attribuer simultanĂ©ment une vitesse et une position Ă  un Ă©lectron.

Dans un atome, comme celui d'hydrogène ici, un électron ne se comporte ni comme une bille ni comme une onde à la surface de l'eau. Il peut se retrouver sur différentes orbitales atomiques qui sont décrites comme des densités de probabilité de trouver l'électron en un point lors d'une expérience. Ces densités de probabilité dérivent des amplitudes quantiques gouvernées par l'équation de Schrödinger. Quelques-unes de ces densités de probabilité, qui dépendent de nombres entiers, sont représentées sur ce schéma. Elles sont de plus en plus importantes en passant du violet au jaune. © PoorLeno, Wikimedia Commons, DP

Dans un atome, comme celui d’hydrogène ici, un Ă©lectron ne se comporte ni comme une bille ni comme une onde Ă  la surface de l’eau. Il peut se retrouver sur diffĂ©rentes orbitales atomiques qui sont dĂ©crites comme des densitĂ©s de probabilitĂ© de trouver l’Ă©lectron en un point lors d’une expĂ©rience. Ces densitĂ©s de probabilitĂ© dĂ©rivent des amplitudes quantiques gouvernĂ©es par l’Ă©quation de Schrödinger. Quelques-unes de ces densitĂ©s de probabilitĂ©, qui dĂ©pendent de nombres entiers, sont reprĂ©sentĂ©es sur ce schĂ©ma. Elles sont de plus en plus importantes en passant du violet au jaune. © PoorLeno, Wikimedia Commons, DP 

De l’atome aux Ă©toiles, toujours de la physique quantique

Entre le monde de l’infiniment petit (les particules Ă©lĂ©mentaires), et celui de l’infiniment grand (le Big Bang et la cosmologie quantique), la physique quantique se dĂ©ploie dans tous les domaines de la physique atomique, molĂ©culaire et bien sĂ»r nuclĂ©aire. Il y a par exemple la chimie quantique, l’optique quantique et la physique de la matière condensĂ©e.

Ainsi, les lois de la mĂ©canique quantique expliquent pourquoi les atomes et les molĂ©cules sont stables, peuvent Ă©mettre et absorber de la lumière, mais aussi se combiner dans les rĂ©actions chimiques. Elles rendent compte de phĂ©nomènes aussi surprenants que la supraconductivitĂ© et la superfluiditĂ© de l’hĂ©lium, mais aussi de phĂ©nomènes moins exotiques comme le ferromagnĂ©tisme des aimants et la conduction Ă©lectrique des mĂ©taux ou l’existence d’isolants. Il s’introduit d’ailleurs Ă  l’occasion en physique du solide tout un zoo de nouvelles excitations quantiques, que l’on appelle des quasiparticules. Les plus connues sont les phonons, les magnons et les excitons.

Un aimant flotte au-dessus d'un cuprate en phase supraconductrice baignant dans de l'azote liquide. La physique quantique est indispensable pour comprendre ce phénomène via la formation de paires de Cooper, qui s'écoulent comme un liquide superfluide dans un supraconducteur. © Mai-Linh Doan, Wikimedia Commons, GNU 1.2

Un aimant flotte au-dessus d’un cuprate en phase supraconductrice baignant dans de l’azote liquide. La physique quantique est indispensable pour comprendre ce phĂ©nomène via la formation de paires de Cooper, qui s’Ă©coulent comme un liquide superfluide dans un supraconducteur. © Mai-Linh Doan, Wikimedia Commons, GNU 1.2  

La mĂ©canique quantique explique en outre pourquoi et comment le Soleil brille, avec des rĂ©actions de synthèse de l’hĂ©lium et du deutĂ©rium, et l’origine des noyaux de carbone de notre corps. Elle permet de comprendre l’existence des naines blanches, des Ă©toiles Ă  neutrons ainsi que de connaĂ®tre la composition des Ă©toiles dans les galaxies et la structure de la Voie lactĂ©e via l’Ă©tude des raies spectrales comme celle Ă  21 cm de l’hydrogène.

Physique quantique et technologie

La physique quantique est enfin au cĹ“ur de la technologie moderne, car le fonctionnement des lasers, des masers, des CCD et des composants Ă©lectroniques de nos lecteurs et de nos ordinateurs repose sur ses lois. On peut citer aussi le domaine de l’IRM et des techniques basĂ©es sur la RMN, ainsi que la microscopie Ă©lectronique. Dans quelques dĂ©cennies, les rĂ©acteurs Ă  fusion contrĂ´lĂ©e, qui succĂ©deront peut-ĂŞtre Ă  Iter, emploieront comme lui des aimants supraconducteurs. Il est possible aussi qu’une rĂ©volution technologique de grande ampleur se prĂ©pare avec de jeunes disciplines de l’information quantique et les mythiques ordinateurs quantiques. On spĂ©cule mĂŞme sur le rĂ´le que pourrait jouer la mĂ©canique quantique en biologie et en neurosciences.

La physique quantique n’est pas un domaine achevĂ© : elle contient des paradoxes qui ne sont pas encore complètement bien compris, comme ceux du chat de Schrödinger et de l’effet EPR, bien que l’on ait accompli de grands progrès dans leur comprĂ©hension depuis le dĂ©but des annĂ©es 1980.

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